Du 22 au 3 mai : en route pour l’Amazonie bolivienne
- Morgan et Marie
- 4 mai 2019
- 8 min de lecture
Dernière mise à jour : 4 mai 2019
22 et 23 avril :
Nous prenons donc un bus de nuit d’Uyuni à La Paz. Malgré un départ retardé pour je ne sais quelle raison, nous nous endormons comme des bébés, jusqu’à l’arrivée à 5h30 du matin.
Nous nous dirigeons vers un hôtel repéré la veille, qui accepte notre arrivée très matinale.
Durant ces 2 jours à La Paz, nous ne ferons rien d’extraordinaire : lessive, balade dans la ville, petits restaurants sympas, passage au bureau d’émigration pour la prolongation de notre visa, et organisation de notre voyage en Équateur. Le temps n’est pas de la partie (pluie et froid) : nous avons bien fait de faire les excursions lors de notre premier passage à La Paz !
Le 24 avril, nous partons pour le terminal d’où partent les bus pour Rurrenabaque, ville de départ pour les excursions dans la Selva et la Pampa, au Nord-Ouest.
Après quelques essais infructueux, nous prenons un collectivo blindé. Heureusement, les locaux nous aident beaucoup et nous arrivons à bon port. Cette partie de la ville est beaucoup plus pauvre. Nous sommes les seuls touristes ici : il y a eu un accident de bus sur la route que nous allons emprunter, ayant fait une vingtaine de morts il y a 3 jours.
Les informations sur les horaires étant inexistantes, nous réservons un billet directement dans une petite cahute. Le vendeur nous indique 14h. Nous allons donc attendre quelques heures ici.
Nous partirons, on ne sait pas pourquoi, en fait à 15h, avec une autre compagnie. Le bus est très vieux, en mauvais état et l’odeur y est atroce.
La « route » est très étroite et en bord de falaise. Arrivés au point de l’accident, le chauffeur s’arrête et tous les Boliviens veulent descendre pour regarder et prendre des photos...
Après 14h de bus de nuit et quelques arrêts, nous arrivons le 25 au petit matin à Rurrenabaque.
Cette petite ville est très tranquille, on y retrouve les tuk-tuk, le soleil et une bonne vingtaine de degrés en plus.
Nous nous installons dans notre petite chambre en face d’une piscine pour 2 journées, durant lesquelles nous nous relaxerons, nous nous promènerons au bord du Rio Beni et mangerons dans une merveilleuse boulangerie française !
Le 27 au matin, nous partons pour 3 jours avec 3 autres français et un autre groupe d’1 espagnol et une française, Milton notre guide, nos sacs et équipements ainsi que toute la nourriture pour 3 jours, dans une petite barque direction la Selva, c’est-à-dire la forêt dense, la jungle. Pour y parvenir, il faut environ 3h de bateau le long du Rio Beni.
Nous faisons un stop dans une petite communauté pour fabriquer un jus de canne à sucre. Un délice !
Nous atteignons notre « lodge », quelques cabanes en bois surélevées au bord de la rivière, à l’entrée de la jungle, et au cœur de la réserve Madidi. De nombreux arbres fruitiers nous entourent mais nous avons du mal à nous rappeler des noms. Après un bon repas (tous les repas seront préparés par Feliz, en quantité énorme : riz, pâtes, patates, jus, légumes et fruits frais, etc.), nous partons pour notre première excursion.
Grâce à Milton et sa machette, nous découvrons de nombreux arbres et plantes aux propriétés médicinales traditionnelles, des traces de jaguar toutes fraîches, des trous de tarentules, ainsi que de nombreux insectes... Morgan goûte même une larve qui loge dans un fruit spécial !
C’est ici que commence le ballet des piqûres de moustiques malgré nos répulsifs puissants.
La nuit tombe et une grosse pluie surgit (nous sommes en fin de saison humide). Nous finissons la marche avec nos lampes torches, trempés, à marcher dans la boue et traverser des rivières (en bottes prêtées par l’agence heureusement !).
Au total 7km de marche aujourd’hui.
Nous dormons dans un lit avec moustiquaire, mais j’ai dû appeler à la rescousse à 2 reprises pour un énorme cafard et une énorme araignée. Ça y est, je suis catégorisée comme la chochotte du groupe.
Après une nuit plus ou moins reposante, notamment à cause de la forte pluie qui n’a pas cessé une minute, nous consacrerons la matinée du 28 avril à créer des bijoux à base de coques de fruits et de baies. On se prête vite au jeu et nous passons un super moment !
Quand la pluie cesse enfin en début d’après-midi, nous entamons notre longue marche de plus de 2h30 (7km à nouveau) dans la jungle afin d’atteindre le camp dans lequel on dormira cette nuit. Sur la route, j’expérimente la piqûre d’une fourmi de feu dans le cou. Elle porte bien son nom ! La douleur est lancinante et durera quelques heures.
Nous arrivons au bord d’un petit lac et nous apercevons vite notre premier caïman, ainsi que des Serere (espèce d’oiseaux).
Nous construisons nos « lits » : une bâche par terre, nos moustiquaires et une bâche pour le toit.
La nuit sera rude... beaucoup de bruits de bêtes, de la pluie, et pas d’hygiène...
Le matin du 29 avril, réveil à 6h pour démonter le camp et partir pour une marche afin d’aller pêcher le fameux piranha qui peuple l’Amazonie.
La méthode est simple : un fil de pêche, un hameçon, un morceau de bœuf. Et ça mord direct ! Mais le plus dur, c’est d’attraper les poissons car ils sont plutôt vicieux... Morgan réussit à en attraper un petit (rouge), le guide aussi (jaune) mais pas nous autres. Nous retournons au camp pour déjeuner. Cependant, ces piranhas sont trop petits et nous ne pourrons pas les goûter.
L’après-midi, nous séparons notre groupe en 2 : Morgan, Delphine et moi partons avec Feliz pour rentrer au lodge par le chemin le plus court car nous sommes à bout de force, et l’autre couple part avec Milton pour une plus longue marche.
Mais c’était sans compter la vitesse de Feliz qui marche sans jamais s’arrêter, sauf pour m’attendre ! Il pense même que je suis malade tellement je traîne derrière.
Nous arrivons enfin au lodge après plus de 15 km de marche aujourd’hui. Après 3 journées sans douche, nous finissons par la tester : c’est avec l’eau froide et marron de la rivière, non filtrée, que nous nous laverons, sans être convaincus d’être plus propre après.
Nous dormons à nouveau ici pour notre dernière nuit dans la jungle, avec la présence d’une chauve-souris dans la chambre. Mais avant cela, nous partons pour une balade de nuit dans la forêt afin d’observer les yeux jaunes des animaux et d’écouter les différents bruits. Et bien contre toute attente, nous avons préféré la marche nocturne !
Le 30 avril, réveil à 6h pour faire nos sacs et filer à Rurrenabaque. Nous retrouvons la civilisation et changeons nos affaires pour nous rendre directement dans la Pampa (paysage de brousse basse et marécages), de l’autre côté. Nous prenons notre petit-déjeuner inclus à la boulangerie française (ouiiiii) et filons en 4x4 pour un peu plus de 2h sur une route en construction. Après un stop repas, nous arrivons au bord du Rio Yacuma, aux eaux marron.

D’ici, nous voyons tout de suite de nombreux dauphins roses qui peuplent la pampa. Un spectacle hallucinant !
Nous faisons une petite balade en barque et apercevons nos premiers oiseaux colorés, avant d’aller récupérer un nouveau couple qui intègrera notre groupe.
Nous voilà partis pour 2h de bateau afin de rejoindre notre lodge. Nous verrons des petits singes jaunes (Sapajou) trop mignons qui viendront nous rendre visite sur le bateau, attirés par les fruits.
Le long de la rivière, d’autres surprises nous attendent : envol de hérons, autres singes, caïmans, tortues, capibaras, coatis... Nous voilà de retour en safari !

Arrivés au lodge (très rudimentaire) sous une grosse pluie qui s’abat d’un coup, nous admirons 2 beaux perroquets bleu et jaune dans les arbres puis partons pour un point de vue sur le coucher du soleil.

Et voilà les moustiques qui se réveillent et piquent chaque centimètre de peau apparente (ou même à travers les habits en fait).
Nous profitons tant bien que mal de la vue et repartons dans la nuit. Sur le chemin du retour, nous apercevons quelques paires d’yeux de caïmans. Impressionnant, mais pas rassurant !
Mercredi 1er mai à notre réveil, nous assistons au nourrissage d’un caïman apprivoisé depuis de longues années. Bien que nous n’appréciions pas vraiment cette activité « cirque », nous pouvons le voir de près pendant de longues minutes, puisqu’il reste immobile la plupart du temps.
Nous partons ensuite vers 8h30 pour aller nager avec les dauphins. Nous en voyons plusieurs tourner autour des barques. Tout le monde se jette à l’eau sauf moi qui attends que le guide se baigne aussi. En effet, l’eau est vraiment très trouble et j’ai un peu peur... Milton nous a expliqué que le dauphin est le prédateur de tous les animaux ici : il mange piranha, caïman, capibara, etc. Il lui arrive aussi de mordiller les touristes, ce qui est arrivé à quelques personnes que nous avions rencontrées.
Mais l’eau est bonne et nous passons un très bon moment à s’émerveiller à chaque passage de dauphin à quelques mètres de nous.

C’est l’heure de remonter sur le bateau pour un petit tour avant d’aller manger.
L’après-midi, nous allons pêcher du piranha. Tout le monde y arrivera cette fois-ci... sauf moi !

Voici une bonne brochette que nous mangerons ce soir. Nous ne savions pas, mais le piranha a très peu de chair. Nous le savourons donc en friture.
Après le repas, nous prenons la barque de nuit pour admirer le ciel étoilé, et plein de lucioles sur les rivages.
Jeudi 2 mai, dernière journée dans la pampa. Nous devions aller voir le lever du soleil sur le rio mais la pluie nous a contraints à dormir un peu plus que prévu. Nous prenons le bateau pour nous rendre ensuite à pied dans une zone marécageuse où vivent quelques anacondas. C’est en saison sèche qu’on en voit le plus car il se font bronzer au soleil. Nous passerons 1h à marcher pour les chercher, en compagnie des moustiques. Pas de chance, nous ne verrons que des empreintes d’animaux et quelques oiseaux.
Nous finirons par nager à nouveau avec les dauphins, et cette fois de très près grâce au « lancer de bouteille ». Ils sont tellement curieux que lorsqu’un objet tombe dans l’eau, ils viennent voir de plus près.
On voit aussi un groupe de 3-4 dauphins en train de traîner un capibara dans leur bec ! Ce n’est pas une légende, ils sont vraiment carnivores !
Un dauphin m’a même frôlée car Morgan m’a lancé la Go pro du bateau. Un gros cri les a donc tous effrayés, mince !
Nous nagerons à plusieurs endroits différents, dans des lieux très calmes (sauf lorsqu’ils apparaissent pour respirer et que l’on lance tous des « wahouu »).
C’est l’heure de prendre notre dernier repas puis de faire nos sacs. 2h30 plus tard, nous voici sur la terre ferme.
Nous croisons un groupe qui nous dit avoir vu des paresseux. Nous sommes un peu déçus de ne pas en avoir vu mais cela fait partie du jeu !
Nous prenons ensuite un 4x4 direction Rurrenabaque.
Sur la route, le chauffeur s’arrête tout excité et nous montre 2 paresseux nonchalants (oups, le pléonasme) dans les arbres qui bordent la route. Super, nous sommes comblés !! Les photos étant sur mon appareil, nous vous montrerons cela à notre retour (comme les autres photos d’animaux) !
Nous disons à notre chauffeur et à notre guide « plus qu’un anaconda, et nous serons au complet ».
Vous avez deviné la suite. Un peu plus loin, notre chauffeur s’arrête car un anaconda est au bord de la route, enroulé sur lui même. Une vraie aubaine ! Nous n’y croyons pas ! Mais en fait, ce dernier a été tué, sûrement par coups de machette par les habitants d’en face. Notre guide suppose qu’il a tenté de tuer du bétail. Un peu triste mais très impressionnant tout de même ! Sa peau est magnifique.
Voilà notre merveilleux safari qui s’achève en fin d’après-midi. Après un petit goûter à l’agence, nous remercions Milton notre super guide et le personnel. Nous réservons notre bus du lendemain et allons prendre une bonne douche à l’hôtel, histoire d’enlever les quelques couches de crasse qui nous collent à la peau.
Nous allons poser nos vêtements plein de boue, d’humidité et de transpiration en machine, puis allons manger et croisons la route de Delphine qui nous rejoint. Nous proposons également à Milton par message, qui se joint à nous.
Après une bonne nuit de repos, nous restons le 3 mai à se balader dans les environs. Pendant que Morgan se rend dans un cyber pour faire le tri de ses photos, j’emprunte le chemin d’un mirador. Cependant, le chemin s’efface peu à peu pour laisser place à des hautes herbes et de la boue, en montée. Après quelques glissades (en tongs) j’abandonne vite et rejoins Morgan.
Nous passons le reste de l’après-midi au bord de la piscine, a gratter nos 100aines de piqûres.
À 18h30, nous grimpons dans le car de nuit, direction La Paz pour la 3ème fois, où nous prendrons notre avion pour l’equateur le 6 mai.
Ce car est plus récent et plus confortable qu’à l’aller, bonne nouvelle !
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