Du 3 mars au 6 mars : Huaraz, paradis naturel
- Morgan et Marie
- 7 mars 2019
- 9 min de lecture
Dernière mise à jour : 9 mars 2019
Ce matin, nous prenons le bus pour Huaraz, ville située plus au Nord, au pied des montagnes de la Cordillère Blanche, à 3000m et quelques d’altitude. Cette région est surnommée « Paraiso Natural », on a donc hâte de la découvrir ! On a aussi lu que ce n’était pas la bonne saison pour la météo alors on a un peu peur : les prévisions n’indiquent effectivement que de la pluie...
Le trajet dure environ 9h, dans des sièges, heureusement, très confortables, et avec repas chaud compris.
Les paysages désertiques traversés sont très beaux. Voici quelques photos (désolée pour la qualité).
Nous traversons aussi de petits villages faits à partir de tout et de rien.
Nos oreilles commencent à se boucher...
Nous arrivons à Huaraz de nuit et décidons de marcher jusqu’à notre « hostal » (auberge de jeunesse), à 15 minutes à pied.
L’altitude se fait directement ressentir : nous sommes plus essoufflés que d’habitude et il fait seulement 10 degrés.
Nous croisons de nombreux chiens errants trop beaux. Et si on en ramenait 1 ou 2 ou 3 ??
Nous arrivons dans notre auberge de backpackers et comprenons vite que c’est un véritable moulin. En effet, la famille qui la tient organise aussi les diverses randonnées dans la Cordillère, pour les nombreux touristes.
Nous réservons un tour pour demain. Il en existe de nombreux, certaines randonnées de plusieurs jours avec campement, mais nous avons demandé une marche facile pour s’habituer tranquillement à l’altitude. Le gérant et son papa nous expliquent que l’entrée au Parc National coûte 30 soles par jour (environ 8€) et 60 soles pour 3 jours consécutifs. Nous prendrons donc l’entrée pour 3 jours.
Nous allons ensuite manger dans le centre.
Au menu : poulet grillé, patates (l’un des ingrédients phares du Pérou) et salade.
Au milieu du repas, Morgan ressent bouffée de chaleur et mal de tête durant 5 minutes. Un premier pas vers le Mal des montagnes... j’ai eu bien peur !
Après ces fortes émotions, nous rentrons à l’auberge. J’ai également mal à la tête...
Nous avons été surclassés en chambre avec salle de bain privative car quelqu’un occupait encore la chambre que nous avions réservée. Cependant, l’eau chaude ne fonctionne pas et on a très froid toute la nuit !
De plus, de nombreux pétards fusent dans la ville. Nous apprendrons que c’est pour Mardi gras, qui est célébré par tous ici. Plus de 90% de la popualtion est catholique, d’où la présence de nombreuses églises.
Première journée : Glacier Pastoruri
Après un bon petit-déjeuner maison (pancake, pain plat, jus de carambole et jus de quinoa chauds), un minibus vient nous chercher et nous rejoignons les autres touristes de toutes origines, en direction du Parc National Huascaran. Le parc s’étend sur 3400km2 et est classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco.
Sur la route, nous faisons un premier stop dans un restaurant afin de goûter le « maté de coca », infusion à base de feuilles de coca permettant d’aider à surmonter le mal des montagnes. Ce n’est pas mauvais !
Puis, nous nous arrêtons pour voir plusieurs petits « lagons » ou plutôt « flaques », atteignant jusqu’à 14 mètres de profondeur aux couleurs étranges, contenant de nombreux gaz et métaux.
Nous découvrons également le « Puya Raimondi » (pas certaine de l’écriture), un arbre très étrange, sorte de palmier qui ne fleurit qu’une seule fois dans sa vie d’environ 100 ans. Cette espèce est menacée et on en verra que dans cette partie de la Cordillère.
Le guide nous énumère ensuite les nombreux sommets qui se dessinent ici. Il parle super vite et on ne comprend malheureusement pas tout.
Un dernier stop nous permet également de faire des photos avec 2 lamas déguisés et de porter des bébés contre quelques Soles. On passera notre tour.
Dernière étape : le glacier Pastoruri.
Le guide nous informe des troubles que nous allons bientôt ressentir. On commence à stresser !
A peine mis un pied hors du bus que notre cœur cogne dans nos tempes. Le mal de tête est insupportable et on ne sait pas comment on va réussir à réaliser cette (courte) marche. On aurait pu monter à cheval mais je pense qu’on aurait eu encore plus froid.
Mon appareil photo a également subi le mal des montagnes : des cristaux de l’écran ont rendu l’âme... je peux encore prendre des photos heureusement, en espérant qu’il tienne jusqu’à notre retour en France !
Avec un rythme lent et beaucoup de pauses, nous arrivons en haut, à plus de 5000m d’altitude (plus haut que le Mont Blanc !). Ici, l’air est chargé de 50% d’oxygène en moins par rapport au niveau de la mer. Je n’ai même pas assez de souffle pour me plaindre, pour le plus grand bonheur de Morgan.
Il neige, on a froid, mais le spectacle est grandiose.
Le glacier est impressionnant (même s’il a déjà bien fondu), bien plus que celui qu’on a vu en NZ ! Le guide nous informe qu’il aura certainement entièrement disparu dans 13 ans... On profite donc de cette merveille de la nature puis redescendons pour gagner un peu d’air et de chaleur.

Pour une première journée ici, c’est plutôt réussi !
Nous reprenons le minibus pour environ 3h de route, avec une petite sieste en prime.
En arrivant dans le centre de Huarraz, on tombe sur un stand de gros churros. Impossible de résister ! C’est troooop bon.
Le soir, nous récupérons notre chambre mais elle est située à côté des salles communes de l’auberge où un groupe de français boivent et fument de la drogue... ça ricane, ça met le son à fond puis, ça finit enfin par sortir. Des fois, on a honte d’être français (toujours les mêmes qui sont irrespectueux), sauf quand on discute de la coupe du monde de foot !
On a tellement froid dans la chambre que Morgan se relève pour faire chauffer de l’eau et improviser des bouillottes à base de bouteilles en plastique mises dans ses chaussettes de montagne. Et ça marche, on s’endort directement. Mais à 4h du matin, les français reviennent en criant !
2ème journée : Laguna Churup
Voici l’histoire de la randonnée la plus difficile et dangereuse de notre vie.
Nous partons vers 9h tous les 2 dans une voiture des années 80 (tour organisé par notre auberge également) pour rejoindre à nouveau le Parc National de Huascaran.
La route pour monter à la lagune passe à travers des petits villages d’éleveurs. Le chauffeur esquive vaches, taureaux, cochons, moutons, poules et chiens. La route est toute cabossée mais on arrivera en haut en bon état.
Arrivés au point de départ de la randonnée à environ 4000m, on comprend que ça ne va pas être de tout repos. Le gérant de l’hôtel ainsi que notre chauffeur nous ont indiqué 3h de montée et 2h de descente.
On y va tranquille, complètement seuls, en faisant des pauses assez souvent. Il fait assez beau, et surtout chaud. Pour l’instant tout va bien, même si la montée est un peu rude. Les paysages et le panorama sur les montagnes sont grandioses.
1ère grosse difficulté : un passage d’escalade, à flanc de rocher, avec des cordes pour nous aider (mais il en manque une sur la fin !). Nous ne sommes pas assurés, la roche glisse à cause des nombreuses cascades et bien sûr le vide et les rochers pointus nous encerclent.
On réussit tant bien que mal à se hisser jusqu’à la suite du sentier.

Arrivés à un premier pic, un panneau indique « Lac Churup » et un autre « Mirador » (= « point de vue »). On décide de prendre le chemin qui descend pour atteindre le bord de la lagune.
Nous arrivons facilement dans la vallée, mais au pied d’une montagne ! Un panneau indique « Laguna Churup : Cuidado » (= « attention »).
On se lance sur le sentier mais très vite, il disparaît pour laisser place à un « parcours d’escalade ». Quelques câbles sont censés nous aider mais la montée reste rude et très dangereuse à cause de la boue qui rend nos prises glissantes...

A la fin de l’escalade, nos forces se sont déjà bien amoindries. Le sentier n’est pas réapparu, il n’y a plus aucun panneau et nous sommes dans un cul de sac, une cascade nous séparant de l’autre côté.
Nous mettons une petite heure à essayer de trouver une solution. Impossible de redescendre par là, cela serait vraiment inconscient.
Morgan réussit à trouver un endroit de la cascade sans trop de courant où enjamber. Puis reprise de l’escalade pour remonter la cascade. Notre souffle devient bien plus court, notamment à cause du stress. Nous ne savons pas où aller ! Nous finissons par trouver des traces de pas fraîches.
Nous apercevons enfin 2 personnes au Mirador et nous crions de joie !! Nous retrouvons ainsi le sentier et tombons sur la Laguna Churup, enfin !!! Elle est époustouflante et les couleurs sont à tomber par terre (c’est le cas de le dire).
Une pluie fine nous fait remettre pull et k-way mais pas pour longtemps.
Après avoir fait quelques photos, Morgan commence à tourner de l’œil avec la fatigue (rappelons que la nuit fut mouvementée grâce à nos chers compatriotes) et nous nous asseyons pour goûter.
Derrière un pic, il existe une autre lagune plus petite (Churupita), à 1h de marche. Inutile de vous dire qu’on ne l’a pas tentée.
Il faut qu’on remonte au Mirador pour prendre le bon chemin pour redescendre mais Morgan ne va pas mieux et la suite de la marche est très compliquée (poumons d’ex-fumeur !). J’essaye de le motiver, il faut absolument qu’on redescende en altitude pour qu’il récupère de l’air ! On est tout seuls, sans réseau, le stress monte encore. Je prends son sac et on y va pas par pas, en mode « automatique ».
Quand on arrive enfin sur du à peu près plat, Morgan va mieux mais moi, je commence à avoir mal à la tête...
Nous arrivons enfin à la voiture au bout de presque 6h. On maudit l’affiche qui disait : « 3h de marche aller-retour, randonnée modérée ». Même si finalement, la lagune était magnifique.
On a peur de se faire disputer par le chauffeur qui nous a attendu tout ce temps-là.
Finalement, pas de soucis. Il nous dit qu’on partira bientôt, qu’il fait chauffer le moteur. Mais 10 minutes plus tard, il nous dit qu’on partira dans 10 minutes et qu’on attend 3 personnes (quelles personnes ??). Au bout de 25 minutes, nous voyons un couple redescendre et on repart avec eux. Nous discutons de cette marche bien compliquée et des autres, puis de nos voyages (ils viennent d’Afrique du Sud et voyagent 3 mois en Amérique du Sud).
Arrivés à Huaraz, nous sommes
exténués.
Nous voulions faire la randonnée Laguna 69, la plus fameuse de la Cordillère Blanche mais elle est réputée difficile (3h aller, 2h retour ; c’est-à-dire 10h pour nous ??), avec un départ à 5h20 du matin. Nous réservons donc un autre tour, plus accessible.
Nous allons manger vers 18h et nous couchons vers 20h30, avec nos petites bouillottes.
Jour 3 : Laguna Paron
Départ 8h45 aujourd’hui en minibus à nouveau. Il faut compter 3 bonnes heures pour rejoindre la lagune.
Nous nous arrêtons sur la route dans la petite ville de Carhuaz pour faire marcher un restaurant à touristes. Avec Morgan, nous décidons plutôt d’aller voir une église et la place centrale.
Nous pouvons ici étudier de plus près les tenues traditionnelles des femmes : tissus colorés, jupes, collants, sortes de mocassins et chapeau rond et haut. Cheveux longs et tresse sont de rigueur. Magnifique !
Nous repartons sur une route interminable, encore plus déglinguée qu’hier. Le temps se gâte mais nous pouvons tout de même admirer les montagnes et les nombreuses cascades.

Le minibus nous pose juste à côté de la lagune, à 4000m et quelques. Sa couleur bleu turquoise et sa forme allongée donnant sur des montagnes enneigées nous impressionnent.
La guide nous encourage à aller au Mirador. 35 minutes de marche dans les éboulis, très dangereux également. C’est vraiment de l’inconscience ! La guide nous explique que l’endroit où l’on marche est un ancien glacier, maintenant sujet à beaucoup d’avalanches... Ça nous rassure pas vraiment !

Nous arrivons de mieux en mieux à contrôler le mal des montagnes et nous pouvons tout de même mieux apprécier qu’hier. Le temps est pourri mais les nuages nous laissent parfois un peu de répit pour apercevoir ce superbe tableau.
Des Péruviens sautent sur la crête sur des petits rochers peu stables, juste pour la photo...
Nous redescendons tant bien que mal dans les roches.

Un petit stand de 3 marmites sur le feu est placé en face du lac. J’en profite pour goûter un excellent (malgré les apparences) « choclo con queso », un épi de maïs avec du fromage.

C’est l’heure de repartir. Sur la route, le chauffeur s’aperçoit que l’on a crevé. 1h pour changer la roue et nous repartons. On s’arrête tout de même à un « garage » car la roue n’est pas bien mise... encore de l’attente qui nous stresse car nous avons un car à prendre ce soir pour changer de ville.
Nous arrivons enfin dans le centre de Huaraz vers 19h (au lieu de 17h) mais c’est le bazar complet. Les habitants fêtent la fin des festivités (1 jour après Mardi Gras) et les rues sont envahies de groupes.
On se dépêche de rentrer, sous la pluie, en prenant 2 churros au passage.
Nous partons ce soir en car de nuit rejoindre la côte Nord, pour de nouvelles aventures, moins fatigantes on espère !






































































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