Du 9 au 18 mai : Puyo - Volontariat en Amazonie
- Morgan et Marie
- 20 mai 2019
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 20 mai 2019
Nous quittons notre superbe hôtel pour prendre le bus jusqu’au terminal. Nous mettrons une bonne demi-heure à arriver, contents de sortir du bus où nous étions tous comprimés.
Ce terminal est très bien organisé, tout est très clair et nous montons facilement dans un car dernière génération pour Puyo. Ça nous change de la Bolivie !
Après 5h de route et 10 minutes de taxi, nous arrivons en toute fin d’après-midi sous la pluie au refuge « El paseo de los monos » (= la balade des singes). Ce centre de protection de la faune a été créé par Yvan, un Suisse qui vit désormais ici avec sa femme, Liseth, équatorienne.
Celle-ci nous accueille avec un bébé singe laineux sur l’épaule nommée Cleopatra, qu’elle nourrit avec des fruits et au biberon. Dans la nature, celui-ci reste 2 ans sur sa maman. Ça va être long pour Liseth et Yvan, ses parents d’adoption ! D’ailleurs, elle rejette tout contact avec tout autre humain.
César, un autre bébé singe capucin, est nourri par Zachary, 8 ans (bientôt 9, anniversaire que nous fêterons tous ensemble), fils de Marie, d’autres volontaires arrivés juste avant nous.
Nous sommes donc directement mis dans le bain et faisons tous connaissance.
On nous explique que la plupart des animaux ici sont victimes du trafic (vente aux particuliers ou chassés pour leur viande), abandonnés ou encore trouvés blessés dans la nature. La fondation soigne les animaux et met en place un plan de réintégration pour chacun. Certains ne pourront pas être relâchés dans la nature car trop traumatisés, et ceux qui le pourront sont mis sur liste d’attente du gouvernement : ce dernier doit accepter de le transférer dans un autre centre de réhabilitation où l’animal suivra tout un protocole de longue haleine pour être relâché dans l’Amazonie profonde. Il y a seulement 2 centres de réhabilitation dans le coin et énormément de refuges, la liste d’attente est donc très longue.
Nous posons nos sacs dans notre dortoir rempli de cafards, autres insectes et crottes de chauve-souris. J’appelle 2 fois Liseth à la rescousse puis nous allons nous coucher, avec Fabrice un autre français qui partage notre chambre.
Le lendemain matin, nous rencontrons Carolina, la biologiste qui s’occupe de la santé des animaux, Mishel la responsable des volontaires, Diego le fils de Liseth qui aide et Margaux, une stagiaire française qui étudie l’éthologie.
Et bien sûr, tous les animaux du centre :
- Les singes laineux ou « Chorongos », tout doux :
- Les capucins ou « capuccinos » :
- Les singes écureuils ou « Samiris » en liberté :
- Les singes araignées (les plus impressionnants car leur déplacement et leurs expressions rappellent beaucoup ceux des humains) :
- Les Tamarins (dont Grace, une sub-adulte qui vient de rejoindre le centre) :
- Les femelles Coatis en liberté (sauf 2 bébés), tellement affectueuses qu’on dirait des chats. Les mâles sont beaucoup plus agressifs et sont donc en cage. Ces bébêtes mangent de tout et sont tout le temps en train de fouiner partout avec leur long museau !
- Bob le Margay qui mange des petits poulets vivants :
- Misha l’ocelot qui lui ressemble beaucoup mais qui est davantage nocturne. D’ailleurs, ces deux-là ont été abandonnés par un zoo car ils ne sortaient pas la journée et les visiteurs ralaient de ne pas pouvoir les voir.
- Les Kinkajous, nocturnes également :
- Les perruches qui étaient apprivoisées et qui savent dire « Holà », « A comer » (= « à manger ») et qui sifflent :
- Les Pecaris (gros cochons sauvages) qui mangent tous les restes :
- Les agoutis, rongeurs
- Les serpents (dont un boa qui est mort d’un abcès de la bouche, juste après un changement de dosage antibiotique...) :
- Les poissons
- Les dizaines de tortues :
Et tous les insectes qui peuplent le centre... Tous les soirs en effet, nous trouverons au moins une tarentule dans la maison (qui sera donnée aux singes ou aux coatis).
Un matin je tombe également sur une petite araignée banane ! Comme son nom l’indique, celle-ci se cache dans les régimes de bananes, et sa morsure engendre d’énormes douleurs...
Nos journées seront rythmées essentiellement par le lavage et coupage des fruits et légumes le matin et l’après-midi pour nourrir les animaux, leur observation pour déceler d’éventuelles blessures et changements dans leur comportement et le nettoyage des cages.
Entre deux, nous réalisons d’autres travaux de maintenance : réparations de cages, soins aux animaux, taille des haies, changement de l’eau des aquariums, repas pour une quinzaine de personnes, etc.
Il y a donc toujours quelque chose à faire ici, les journées passent vite ! Nous redoutions un peu le retour au « travail » avec de gros horaires après 8 mois de voyage, mais ce fut un réel plaisir et l’ambiance avec les volontaires (qui arrivent et partent presque chaque jour) était géniale. Il y a énormément de volontaires français qui transitent ici mais nous avons également eu le plaisir de rencontrer une Canadienne et un couple d’Israéliens.
Grâce à Margaux, nous avons également appris beaucoup de choses !
Le centre est situé en bordure de la forêt Amazonienne, le long d’un joli Rio, où nous pouvons nous promener lors de nos pauses.
Le 8ème jour, nous partons découvrir la ville de Puyo. Nous avons longé le Rio du même nom pour arriver au parc Omaere où se trouve de nombreux arbres et plantes aux différentes vertus. Le propriétaire, un américain, est marié à une Indigène. Il nous explique alors le mode de vie des communautés d’ici puis une volontaire nous fait découvrir la forêt et ses propriétés médicinales, dont la célèbre Ayahuasca, plante hallucinogène utilisée par les Chamans et connue pour « guérir » certains traumatismes psychologiques.
Très intéressant !
Sur le retour, Morgan se fait piquer 2 fois par un gros insecte volant non identifié, ce qui lui provoque une grosse douleur et un 2 boutons qui enflent très rapidement. Heureusement, tout ça passe vite et nous pouvons continuer notre promenade.
Nous allons ensuite dévorer de bonne frites de yucca (manioc), puis rentrons.
Il y a de nombreuses réserves animalières à Puyo mais le reste de la ville n’est pas très intéressant.
Le lendemain matin, après avoir fait un dernier câlin aux animaux (et aux différents humains du centre quand même), nous partons en bus direction Latacunga.
Nous avons un petit (gros ?) pincement au cœur mais c’est une des expériences que nous n’oublierons jamais !
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